Sur une invitation de l’association Monoquini et des séances Lune Noire, Cinespaña sera présent le 15 février prochain à l’Utopia Bordeaux pour la projection du film d’Eloy de la Iglesia, El Pico (1983). La projection sera précédée d’un showcase de La Contra Ola, compilation réalisée par le co-directeur de Cinespaña, Loïc Diaz Ronda, sur la musique synth wave et post punk espagnole des années 80.
Pour la 22e édition du festival en 2017, La Cinémathèque de Toulouse et Cinespaña avaient consacré un cycle au cinéma « quinqui », sous-titrant pour l’occasion quelques pépites oubliées, dont ce sombre El Pico, énorme succès du box-office espagnol de 1982.
Genre cinématographique apparu pendant la transition, grosso modo entre 1977 et 1984, le cinéma « quinqui » a offert aux cinémas de quartier ibériques une trentaine de longs-métrages excessifs et picaresques narrant les péripéties de délinquants célèbres : el Torete, el Vaquilla, el Jarro, el Pirri… souvent interprétés par de jeunes acteurs non professionnels, recrutés dans les bas-fonds. Un cinéma commercial et néanmoins transgressif, méprisé par la critique avant d’être détourné, face au succès, par des cinéastes sérieux (Saura, Almodóvar, Gutiérrez-Aragón), puis finalement relégué aux oubliettes avant d’être revendiqué avec ferveur dans les années 2000 par une nouvelle génération d’activistes culturels et d’esthètes en cinéma bis.
Comme le rappelle Bertrand Grimault, programmateur de Lune Noire et Monoquini, « Eloy de la Iglesia se fait d’une certaine façon le chroniqueur de cette époque au climat social et politique tendu, en choisissant de tourner pour la première fois, avec El Pico, sur sa terre d’origine. (…) La réalité conflictuelle du Pays Basque, dans le contexte de lutte armée menée par l’ETA et de répression policière, dresse une toile de fond oppressante qui permet au réalisateur de créer la polémique, en dénonçant les pratiques de la Garde Civile, coupable de torture, de chantage et d’extorsions. « El Pico », dans le langage courant, se réfère au tricorne du gendarme et à l’aiguille de la seringue, symbolisant à la fois le carcan répressif de la société et le rituel du shoot, qui n’ouvre nul horizon. »
Le programme complet ici : http://monoquini.net/blog/index.php?/en-cours/lune-noire–fevrier/ et sur le Facebook de Lune Noire.
JEUDI 15 FÉVRIER 2018
De 19h à 20h15
Showcase La Contra Ola et projection d’ALIENS de Luis López Carrasco (2017, 24 minutes), lauréat du prix au Meilleur Court-métrage Cinespaña 2017. Un portrait filmé de Tesa Arranz du groupe Zombies, figure clé de la Movida madrilène.
Au café Pompier – 7 place Renaudel.
Entrée libre, buvette sur place.
http://monoquini.net/blog/index.php?/en-cours/la-contra-ola/
20h45
Projection d’El Pico d’Eloy de la Iglesia (Espagne, 1983, couleur, 1h50, VOSTF).
Film inédit en salles en France, interdit aux moins de 18 ans à sa sortie.
Cinéma Utopia. 5 Place Camille Jullian. Bordeaux. Tarifs : 6,50€/4,80€