Informations
- Année : 1971
- Durée : 1h40
- Réalisateur(s) : Basilio Martín Patino
- Production : Julio Pérez Tabernero
- Distribution : Filmoteca española
- Scénario : Basilio Martín Patino & José Luis Garcia Sánchez
- Musique : Manuel Parada
- Photo : José Luis Alcaine
- Acteurs : Celia Gámez, Imperio Argentina, Miguel de Molina...
Synopsis
À travers un montage de chansons sur des images de films ou d’actualités, Canciones para después de una guerra pose un regard tendre et critique sur l’après guerre civile, période cruelle de privation pour la majorité des espagnols, mais aussi le retour d’une société de divertissement. Ce monument du cinéma espagnol, terminé en 1971 mais qui ne put sortir en salles qu’en 1976 après le décès du dictateur, est à la fois un ancêtre du vidéoclip, un essai politique mordant et une ode à la culture populaire ibérique, longtemps vouée aux gémonies par le franquisme.
Basilio Martín Patino
1930, Lumbrales
Biographie
Il fait des études de lettres et philosophie avant de se rendre à Madrid pour se former à l’École officielle du cinéma.
Parce qu’il aime avant tout le cinéma, il crée dans sa ville Salamanca, tout en obtenant une licence en Philosophie et Lettre, un ciné-club au sein du Syndicat Espagnol Universitaire, seule institution permise à l’époque, et la revue Cinema universitario. Juste le temps nécessaire pour préparer deux ans après ce qui restera l’un des actes fondamentaux du cinéma espagnol, « Las Conversaciones Cinematográficas de Salamanca », regroupant une bonne partie de la profession (Sáenz de Heredia, García Escudero, Muñoz Suay, Del Amo, le jeune Saura, García Berlanga, Romero-Marchent, Fernán Gómez…, brochette très diverse mais consciente de la difficile situation qu’elle vit).
Avec Juan Antonio Bardem il signera un appel sur le cinéma espagnol, dénonçant le manque de réalisme, de prise de position et d’actualité de celui-ci. Cette réalité que le régime s’emploie à mettre de côté dans son cinéma, qui fait alors partie des outils utilisés par le gouvernement pour servir l’idéologie franquiste. N’y sont évoquées que les valeurs que les vainqueurs ont remises en place : une Espagne élue de Dieu, au passé historique glorieux, dont la famille est l’unité de base et qui constitue le vrai rempart contre la menace judéo-maçonnico-marxiste…
La réalité sociale du moment, Basilio Martín va à son tour la mettre en images en 1960, après avoir intégré l’Instituto de Investigaciones y Experiencias Cinematográficas (devenu plus tard la Escuela Oficial de Cinematografía), avec son court-métrage de fin d’études, Tarde de domingo (1960).
Après plusieurs courts métrages, il réalise on premier long métrage, Nueve cartas a Berta (1966), qui est aussi son œuvre la plus charismatique et lui vaut la Concha de Plata du Festival de Saint-Sébastien. Dans les années 70, il fonde sa propre maison de production, « La Linterna Mágica ». Octavia, présentée en 2002 pour célébrer la proclamation de Salamanque au rang de Capitale européenne de la culture, marquera la fin de son activité cinématographique. Il décède à Madrid en 2017.
Filmographie
- 2012 : Libre te quiero (documentaire)
- 2002 : Octavia
- 1997 : Kompostela, kapital Bravú (documentaire)
- 1987 : Madrid
- 1985 : Los paraísos perdidos
- 1977 : Caudillo (documentaire)
- 1977 : Queridísimos verdugos (documentaire)
- 1976 : Canciones para después de una guerra (documentaire)
- 1969 : De l'amour et d'autres sentiments
- 1966 : Nueve cartas a Berta
Courts-métrages
- 1962 : Imágenes y versos a la Navidad (court documentaire)
- 1962 : Torerillos, 61 (court documentaire)
- 1960 : El noveno (court documentaire)
- 1960 : Tarde de domingo