Rencontre avec l’artiste derrière l’œuvre :
Tatiana Del Toro Zuñiga
Qui est l’artiste qui se cache derrière cette affiche ?
Je m’appelle Tatiana Del Toro Zuñiga, je suis née à Cali, en Colombie. Designer graphique, spécialisée en design social et participatif des Beaux-Arts de Cali. Je suis également la co-créatrice de Lunas de papel (atelier de graphisme indépendant) et du Club de collage de Cali, espace itinérant et laboratoire créatif.
Actuellement, en plus d’être designer freelance, je suis collectionneuse de souvenirs, plantes, graines, lunes et couchers de soleil, qui racontent des histoires entre fragments de papier et écrits de machines à écrire… Je suis aussi une femme qui danse au rythme de la musique andine, une amoureuse du graphisme et des techniques traditionnelles d’impression (particulièrement de la sérigraphie).
J’ai travaillé pour divers projets éditoriaux, comme la Revue Avianca, la Revue Fucsia, la Revue Bienestar, Web Bienestar Colsanitas, l’Editorial Sexto Piso MX, Glocal Design Magazine, ou encore les éditions Terrear, entre autres.
D’où viennent les collages que tu utilises pour tes œuvres ?
Chacune des images qui se créent sont un tissu de sentiments, pensées et thématiques qui tissent une histoire. Très souvent je raconte mes propres histoires, parfois celles des autres, mais il y a toujours quelque chose à dire, interpréter, sentir ou connecter.
Des sujets comme la lune et son influence, les plantes et leur pouvoir, la sagesse ancestrale, la femme et sa force, sont des thèmes présents dans la majorité de mes créations. Penser aussi à tout ce qui nous émeut, nous inquiète, suscite notre curiosité, nous surprend, mais aussi qui nous pousse à découvrir de nouvelles choses… Penser que nous sommes nous-mêmes, un ensemble de fragments : nos histoires, souvenirs, lieux, sons, mots, sentiments, idées, peurs, joies, rêves, images (beaucoup, vraiment beaucoup d’images).
De nombreuses ressources graphiques que j’utilise pour les collages sont le résultat d’années passées à collectionner. À récupérer des cartes postales, des images, des plantes, des textures, des lettres et des timbres postaux anciens ; donner une nouvelle vie à tous ces fragments et photos. Afin de constituer une banque d’images de tout ce qui a été stocké dans la/ma mémoire photographique.
Je peux dire que les collages auront toujours un fragment de moi. Les illustrations, les matériaux mis en scène et les cartes postales photographiques constituent cette possibilité de donner une nouvelle histoire à ces rêves ou à ce dont on souhaite se remémorer, honorer ou se rappeler.
Quelle est la volonté artistique derrière ce processus ?
Pour moi, le collage c’est un voyage introspectif dans la mémoire, les sentiments et les pensées. Les intérêts et les motivations vont converger pour raconter des histoires à travers des fragments, on se raconte à travers ces images qui se tissent.
« Je découpe pour rêver, pour habiter, pour être,
je re-coupe pour nous raconter »
Tatiana Del toro Zuñiga
Le collage c’est cette maison des rêves qui permet de voler, croire et créer. C’est cette graine qui va ouvrir le champ des possibilités créatives pour habiter d’autres histoires et s’ouvrir à d’autres narrations. C’est aussi l’opportunité de donner une voix aux autres, habiter les rues, générer des espaces dans lesquels partager des savoirs et des actions. Je découpe pour rêver, pour habiter, pour être, je re-coupe pour nous raconter.
Que signifie, pour toi, que ton œuvre soit l’image d’un festival comme Cinespaña ?
C’est un honneur de pouvoir faire partie de ce merveilleux festival et d’autant plus depuis le graphisme, qui permet tant d’échanges et de regards différents à travers l’image. Aussi, pour moi, c’est très émouvant de savoir que cette illustration sera présente dans des cinémas d’autres territoires.
Je suis encore surprise, je ressens cette sensation qui rend heureux, les yeux et l’âme souriante. D’ailleurs, ce collage en particulier a une grande valeur pour moi. Il a été l’un des premiers collages digitaux que j’ai réalisé. Un de ceux qui me ramènent à mes débuts, au moment où j’ai commencé à me dire que je voulais vivre de ce qui me plaisait, de ce qui rendait et rend, l’âme contente. À quand je passais des après-midis entiers à la bibliothèque avec une multitude de photocopies, ma boîte de reliques (qui grandissait chaque fois un peu plus) et que je sortais avec mon dossier spécial pour les collages ; rêvant aux infinies possibilités auxquelles m’ont amenée ce processus.
Merci aux personnes qui croient, soutiennent et donnent de la visibilité au graphisme indépendant, aux créations intimes, à l’autogestion et à la création à plusieurs mains !
[VERSION ORIGINALE]
Encuentro con el artista detras de la obra :
Tatiana Del Toro Zuñiga
¿Quien es el artista que se esconde detrás de este póster?
Soy Tatiana Del Toro Zuñiga, nací en Cali, en Colombia. Diseñadora gráfica con enfoque en diseño social y participativo de Bellas Artes de Cali. Soy tambien la co-creadora de Lunas de papel (taller de gráfica independiente) y del Club de collage de Cali, espacio itinerante y laboratorio creativo.
Actualmente, además de ser diseñadora freelance, soy coleccionista de recuerdos, plantas, semillas, lunas y atardeceres, que cuentan historias entre fragmentos de papel y escritos de máquina de escribir… Soy tambien una mujer que baila al ritmo de la música andina, que esta enamorada de la gráfica y de las técnicas tradicionales de impresión (especialmente de la serigrafía).
He trabajado para diversos proyectos editoriales como Revista Avianca, Revista Fucsia, Revista Bienestar, Web Bienestar Colsanitas, Editorial Sexto Piso MX, Glocal Design Magazine, o las ediciones Terrear, entre otros.
¿De dónde vienen los collages que usas para tus obras?
Cada una de las imágenes que se crean son un tejido de sentires, pensares y temáticas que van hilando una historia. Muchas veces cuento historias mías, otras veces de otros, pero siempre hay algo que decir, interpretar, sentir o conectar.
Intereses particulares como la luna y su influencia, las plantas y su poder, la sabiduría ancestral, la mujer y su fuerza, han sido esos temas que están presentes en la mayoría de mis creaciones. Pensar también en todo aquello que nos mueve, nos inquieta, nos causa curiosidad, nos sorprende, pero también siempre nos permite descubrir nuevas cosas… Pensar(nos) en que nosotros mismos somos un conjunto de fragmentos : nos componen historias, recuerdos, lugares, sonoridades, palabras, sentires, ideas, miedos, alegrías, sueños, imágenes (muchas pero muchas imágenes).
Muchos de los recursos gráficos que utilizo para los collages son el resultado de años de coleccionar postales, imágenes, plantas, texturas, cartas y sellos postales antiguos, de rescatar y darles nuevas vidas a todos esos fragmentos, fotografías y de ir construyendo un banco propio de imágenes de todo eso que ha sido congelado en la/mi memoria fotográfica.
Puedo decir que siempre los collages tendrán un fragmento de mí. Las intervenciones con ilustración, los materiales escaneados y las postales fotográficas son esa posibilidad de darle una nueva historia a esos sueños o a eso que queremos rememorar, honrar o recordar.
¿Cuál es la voluntad artística detrás aquel proceso?
Para mí el collage es un viaje introspectivo a la memoria, al sentir, al pensar. Convergen diversos intereses y motivaciones para contar historias a través de fragmentos, el contar-nos entre imágenes que se tejen. El collage ha sido esa casa de sueños que permite volar, creer y crear.
Ha sido esa semilla que nos da muchas posibilidades creativas para habitar otras historias y narraciones posibles. También ha sido la oportunidad de dar voz a muchas otras voces, habitar las calles, generar espacios desde el compartir de saberes y quehaceres. Recorto para ensoñar, para habitar, para ser, re-corto para contar-nos
Siento que desde la gráfica, en términos generales, tenemos muchas posibilidades de contar, de generar diálogos alrededor de temas o situaciones en esta sociedad, en nuestro día a día, y también de pensar en esas otras posibilidades para las juntanzas colectivas.
¿Qué significa, para ti, que tu obra sea la imagen de un festival como Cinespaña?
Es un honor poder hacer parte de este maravilloso festival y más desde la gráfica, que permite tanto intercambios y miradas diferentes a través de la imagen. Así, para mí es muy emocionante saber que esta ilustración estará presente en cines de otros territorios.
Puedo decir que aún sigo sorprendida, siento esa sensación inexplicable que nos pone felices, con los ojos y el alma sonriente. Además este collage especialmente tiene un gran valor para mí ya que fue uno de los primeros collages digitales que realicé. Uno de los que me llevan de nuevo a la raíz, en el que empecé a pensar que quería vivir de hacer lo que me gustaba, de eso que ponía, pone, el alma contenta, de cuando podía pasar tardes enteras en la biblioteca con muchas fotocopias y mi caja de reliquias (que iba en crecimiento cada vez más) y salía con mi bitácora especial para los collages, ensoñando las infinitas posibilidades a las cuales me ha llevado este proceso.
¡Gratitud a las personas que creen, apoyan y visibilizan el diseño independiente, las creaciones desde el sentir, desde la autogestión y la creación a varias manos!